Recueillons des fonds pour L’Ange Bleu!

A l’occasion de la Journée Mondiale de défense et de promotion des droits de l’enfant instituée par le Parlement français dès 1995 au 20 novembre, je me permets d’adresser un message en lien avec l’association que j’ai fondée et que je préside depuis dis huit ans : L’Ange Bleu

Je tiens à remercier vivement Stéphanie Fischer, l’une de mes amies sur Facebook, pour sa fidélité et la générosité dont elle fait preuve au service de la cause des enfants que je défends. Malgré la situation exceptionnellement dramatique que la France traverse actuellement, Stéphanie Fischer n’en a pas pour autant oublié son rendez-vous avec l’association de L’Ange Bleu à qui elle vient de verser la somme de 500 euros depuis la Suisse.

Ce don permet à l’association de s’extirper provisoirement de ses difficultés financières à un moment où son solde se montrait débiteur. En effet, le manque de moyens pécuniaires, bien que l’argent n’ait jamais été une priorité pour moi, représente un frein évident à la continuation et a fortiori au développement de mon action.

J’ai effectivement toujours dû faire face aux frais qu’occasionnait le fonctionnement quotidien de l’association en n’ayant le plus souvent d’autre choix que d’y investir mes propres fonds, me privant par conséquent de beaucoup de choses dans ma vie.

Cependant, et malgré les moyens et dons spontanés qui me sont adressés grâce au relais des médias qui m’invitent sur leur plateau et/ ou dans les colonnes de leurs journaux, l’accroissement extraordinaire des demandes d’aide qui me parviennent et l’ampleur grandissante de mon action nécessitent toujours plus de moyens pour mener à bien la tâche qui incombe à L’Ange Bleu de protéger les enfants.

Ainsi, la méthode que j’emploie a déjà très largement démontré son efficacité et donné des résultats significatifs. Les droits d’auteur de mon livre « Pédophiles, ex-auteurs et victimes » qui en développe les fondements seront reversés à l’association L’Ange Bleu.

En aidant l’association à vivre, vous contribuerez à faire connaître et adopter une méthode unique à travers le monde propre à prévenir efficacement les risques de maltraitance sexuelle commis sur des enfants.

N’hésitez plus à nous soutenir : nous avons besoin de vous !

Prévention d’une potentielle dérive

On publie ici le témoignage d’un jeune adolescent qui, comme beaucoup d’autres, nous avait contacté au sujet de sa consommation de pédopornographie. Il a écrit, corrigé et complété ce texte avec l’aide de Mme Bennari pour que son histoire soit connue et puisse aider d’autres personnes dans des situations similaires.

Bonjour,

au moment où j’écris cette lettre j’ai 15 ans. Je vais raconter précisément ce qui s’est passé depuis le début de mon escalade vers la pédopornographie.

À l’époque je devais avoir 11 ans. J’étais en train de regarder un forum sur un site de jeux vidéos extrêmement connu et très fréquenté. Tout allait bien, jusqu’à ce que je tombe sur un lien donné au hasard. Je me dis « Rien de bien méchant », sauf qu’en cherchant les jeux, à la place je tombe sur des images pornographiques homosexuelles. Au début je trouve cela dégoûtant, mais à force de regarder ma curiosité a fini par l’emporter et ces images provoquent en moi une certaine fascination. C’est à partir de là que la consultation de sites pornographiques a commencé et le besoin s’est ressenti.

Pendant 4 ans j’ai visionné ce type de contenu sans me rendre compte des conséquences à mon âge. Les contenus pornographiques devaient être toujours plus extraordinaires, sensationnels, jusqu’aux images les  plus violentes. Je me disais qu’il n’y avait rien de mal à tout ça, que c’était juste des fantasmes, que c’était bien différent de la réalité.

Mais à force de chercher les nouveautés, je suis tombé il y a trois mois sur la pédopornographie et là j’ai retrouvé une sorte de plaisir que j’ai déjà ressenti lorsque j’avais découvert la pornographie la première fois. J’ai donc commencé à rechercher cette fois les sites  pédopornographiques qui sont d’ailleurs faciles à trouver. Je suis resté encore accro à la pornographie adulte, mais mes recherches pour la pédopornographie se sont déroulées à de rares occasions. Il est vrai que mes rares recherches ne m’inquiétaient pas, sans prendre au sérieux  ma consommation car j’éprouvais toujours le besoin de la pornographie légale.

Mais doucement j’ai commencé à faire  des recherches intensives, sur des sites légaux et sur des sites qui l’étaient (ou du moins qui avaient l’air de l’être) beaucoup moins. Je n’ai réussi à en trouver que sur deux sites, les mineurs qui correspondent  à mon plaisir devaient avoir entre 11-12 et 18 ans. Mais  je me suis quand même satisfait une fois par l’image d’une fille en CP (chose dont j’ai infiniment honte). J’ai d’ailleurs téléchargé une image que j’ai effacée immédiatement même si l’adolescente était nudiste. À chaque fois, mon désir me poussait à me masturber devant ces vidéos, mais une fois que le plaisir s’estompait, je regrettais et me sentais trahi par moi-même.

J’ai bien compris que les enfants  qui sont dans ces vidéos sont victimes des criminels ou sont inconscients de ce qu’on leur demande de faire. Un sentiment de culpabilité me dominait. Moi qui me voulais bienfaiteur pour l’humanité, voilà à quoi j’en étais réduit.

Pour rigoler, Mes copains m’appellent pédophile parce que je fais des blagues sur le sujet même si  tout le monde les prend à la rigolade. Mais certains camarades trouvaient mes blagues osées, me demandaient parfois pour rire: « C’est vrai que tu aimes les petits? ». Je leur réponds non, et c’est aussi parce qu’en réalité, je ne ressens rien devant les vrais enfants. Mais cette expérience m’a fait douter de moi. Suis-je comme les hommes dont j’entends parler régulièrement? Suis-je comme ceux que je désapprouve? Suis-je un pédophile?

En prenant conscience que ce que je faisais était grave, j’ai cherché sur Internet des informations pour une aide, je suis tombé sur le site de l’Ange Bleu et compris que c’est l’endroit je pouvais trouver les réponses à mes questions et mes angoisses et des conseils pour arrêter d’être ce que je rejette.

J’ai appelé le numéro inscrit sur le site. C’est la présidente elle-même qui m’a répondu et écouté avant de me poser des questions. Et cela m’a permis d’être rassuré et de me détendre. Elle a su libérer ma conscience par rapport à mon abstinence et félicité pour l’appel. Elle a tout de même tenu à me mettre en garde par rapport aux risques de compromettre ma vie d’adulte outre les risques des poursuites judiciaires souvent destructrices.

Aujourd’hui j’ai décidé de rester un élève normal de seconde, concentré sur ses études, passionné de jeux vidéo et de garder l’esprit ouvert à tout le monde et à tout, même à la sexualité. Car pour moi il n’y a aucun tabou à raconter ce qui m’est arrivé. Cela ne m’empêche pas de mettre en garde et dire en insistant que : La pornographie, qu’elle soit pédopornographique ou non, reste extrêmement nocive particulièrement pour les enfants ou jeunes adolescents. Aujourd’hui je l’ai compris, nocive pour nous, mais aussi pour les enfants ou mineurs acteurs. Je sais qu’il existe des personnes de mon âge qui ont vécu ou qui vivent encore mon expérience et qui n’osent pas en parler. Je sais que d’autres ont du chercher de l’aide pendant des années jusqu’à l’arrivée de la police.

Je me demande ce que je serais devenu plus tard si je n’avais pas trouvé l’Ange Bleu. Or parler, c’est souvent le remède à tout les maux. C’est aussi le meilleur moyen de nous protéger, alors protégeons d’autres.

Je remercie Latifa de m’avoir libéré d’un long silence et sorti d’un secret.

L’avis et le mot de Latifa BENNARI

Ce courriel adressé par un adolescent de 15 ans à peine à l’association L’Ange Bleu illustre l’incohérence et les aberrations de mesures prises dans l’urgence et de manière irréfléchie en réaction à des cas médiatisés qui ne constituent que des cas isolés (et minoritaires) par rapport à l’ensemble de la population pédophile.

Elles vont à l’encontre du bon sens le plus élémentaire, et aboutissent à un corpus de lois inadaptées qui ne font qu’aggraver une situation pourtant déjà alarmante. Élaborées dans le secret des cabinets ministériels par des législateurs ignorants du problème et de ses ramifications complexes, sans concertation aucune avec les associations de terrain compétentes (et plus particulièrement sur le thème de la pédopornographie), elles ne font qu’alimenter un appareil répressif aveugle dénotant un manque de discernement de la part de nos responsables politiques qui pose pour le moins question.

Ce message est exemplaire de la réalité vécue par les consommateurs de pédopornographie sur lesquels il est urgent que la société pose un regard débarrassé du voile opaque des préjugés qui nous empêche de mettre en place des solutions adaptées au problème que la prolifération des images fixes et mobiles sur internet, si faciles d’accès, pose en termes de santé mentale.

Le profil de ce jeune garçon est représentatif de la majorité des pédophiles virtuels qui s’enferment insensiblement dans une addiction aux images pédopornographiques sans pour autant mesurer la gravité des conséquences qu’elle entraîne aussi bien pour les enfants exploités qui apparaissent sur ces supports que pour eux-mêmes.

Seul le sevrage et un accompagnement adapté des personnes peut y mettre fin et dans certains cas prévenir toute possibilité d’un passage à l’acte, sachant qu’il n’y a absolument aucun lien nécessaire de l’un à l’autre et qu’un consommateur ne se retrouvera que dans un nombre infime de cas amené à agresser des enfants.

Au contraire, le silence et le régime de la terreur (chasse à l’homme pratiquée dans les rangs du ministère de l’Éducation Nationale) imposés aux pédophiles (consommateurs de pédopornographie, pédophiles abstinents, sevrés et/ou repentis) ne font que renforcer l’isolement et la fragilité de ces derniers et par là même ne font qu’accroître le degré de dangerosité qu’ils pourraient éventuellement représenter pour la société et plus particulièrement pour nos enfants.

Nous avons le choix de continuer dans une voie que les faits eux-mêmes révèlent depuis longtemps (des dizaines d’années) être une impasse, ou réfléchir à mettre en place des moyens plus adaptés à la situation. Nous attendons désormais des femmes et des hommes politiques qui représentent la Nation française qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et tirent la leçon de leur échec en développant une politique préventive à visage humain, mettant un terme au discours démagogique qu’il tienne face à une opinion publique versatile à des fins purement électoralistes, achevant d’appliquer systématiquement et à l’aveugle un principe de précaution dont l’usage abusif dénote une méconnaissance totale du problème qu’ils ont à résoudre.

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