Emergence Cybercriminalité

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Prévenir et lutter la Cyberprédation, à l’attention des enfants/adolescents usagers d’Internet et de leurs familles

 

Plusieurs jeunes adolescentes entre 11 et 16 ans ou leurs parents désœuvrés m’ont contactée dans la même semaine pour me demander quoi faire face aux cyberprédateurs dont ils avaient été victimes.

Nous n’en sommes plus aux temps où il s’agissait de mettre en garde les enfants contre des inconnus attirant leur proie dans la rue avec des bonbons. Nous sommes face à un nouvel inconnu plus dangereux encore dans la mesure où il n’a pas de visage ou du moins ne l’expose pas publiquement.

Les enfants et les adolescents font partie depuis plusieurs années maintenant d’une génération qui utilise et maîtrise bien mieux que ses aînés les nouvelles technologies (smartphone, Internet, forums de discussion voire sites de rencontre qu’ils fréquentent de plus en plus précocement). Ils deviennent ainsi la proie de chasseurs virtuels masqués qui utilisent plusieurs identités différentes et occupent tous les réseaux sociaux fréquentés par les mineurs (enfants et adolescents des deux sexes).

Ces cyberprédateurs parviennent à leurs fins en usant de séduction, adaptant leur langage au profil de chacun des enfants dont ils projettent de faire leur proie, adoptant ses mots, sa façon de s’exprimer, feignant de partager les mêmes centres d’intérêt que lui, tissant minutieusement leur toile de façon à s’assurer de leur emprise. Cette première étape est fondamentale pour le cyberprédateur s’il veut arriver à ses fins, car il s’agit d’instaurer un rapport de confiance et d’entretenir la possibilité d’une relation sentimentale secrète, à moins d’exercer une pression sur sa victime par le chantage ou des menaces en fonction des circonstances et de la manière dont évolue l’échange.

Dans un second temps, les cyberprédateurs s’autorisent à demander avec beaucoup d’habileté et de ruse à leurs victimes de se montrer nues (partiellement ou intégralement) devant leur Web Cam, généralement par l’intermédiaire de logiciels de communication à distance comme Skype. La majorité des enfants succombe ou cède aux instances perverses de ces prédateurs qui peuvent après menacer de diffuser les photos ou les vidéos d’eux qu’ils ont en leur possession sur le net s’ils n’obtiennent pas de leurs victimes qu’ils s’adonnent à des poses encore plus lascives voire à des actes sexuels dégradants devant leur webcam.

C’est à ce moment-là que les victimes, dont certaines pouvaient encore croire en toute bonne foi à l’existence de sentiments d’affection, voire à une histoire d’amour naissante, entre elles et leur bourreau, mesurent la gravité de leur situation et rentrent dans une phase de honte et de culpabilité, et qu’elles se mettent à regretter leurs actes. Dominées par l’angoisse, terrorisées et la peur au ventre, elles s’inquiètent de ce que leurs proches, et plus particulièrement leurs parents, puissent « tomber » d’une manière ou d’une autre sur ces photos et/ou ces vidéos.

Nuits blanches et idées noires s’alimentent réciproquement confortant l’état de confusion mentale dans lequel elles se trouvent, joint à un sentiment de dévalorisation qui s’accompagne parfois d’un comportement agressif inexplicable pour les proches, d’où la nécessité de réagir rapidement et de manière adaptée.

Que faut-il faire face à ce genre de situation ?

 

Conseils pour les utilisateurs d’Internet mineurs ou jeunes adultes : 

Ne jamais révéler votre adresse personnelle ou le lieu au sein duquel vous êtes scolarisé ni votre vrai nom.

Ne jamais accepter de relations virtuelles à caractère sexuel.

Ne jamais accepter de vous déshabiller devant une Webcam.

Ne jamais transmettre ou échanger des photos personnelles aux internautes que vous ne connaissez pas via Internet, encore moins si elles sont de nature tendancieuse ou si vous y apparaissez nus (totalement ou en partie).

 

Pour les victimes des cyberprédateurs :

Ne paniquez pas et essayez de garder la tête froide: prenez le temps de faire le point sur votre situation.

Enregistrez la plus grande partie de vos échanges même ceux qui vous semblent les plus anodins.

Ne cédez pas au chantage quelle que soit sa nature.

Ne vous soumettez plus aux ordres qui vous sont intimés même sous la menace que vos photos ou vidéos soient publiées.

Essayez de ne pas manifester de crainte ou d’inquiétude face à votre bourreau et menacez à votre tour de révéler toute la vérité à vos parents.

N’ayez pas honte ou peur de vous confier sans tarder aux personnes en qui vous avez le plus confiance, à votre mère, votre père, vos frères et sœurs. Quels que soient les rapports que vous entretenez avec eux, même s’ils s’avèrent être conflictuels, vos parents et votre famille en général se révélera presque toujours être votre soutien le plus solide, le plus sur.

Sachez que plus vous porterez plainte rapidement, plus important sera le nombre de victimes potentielles que vous arracherez des griffes de votre prédateur et que vous sauverez ainsi du suicide auquel aboutissent les victimes les plus fragiles psychologiquement.

Enfin, n’hésitez pas à m’écrire ou à m’appeler en cas de besoin ou d’urgence afin que je puisse vous conseiller, vous orienter et vous soutenir dans vos démarches (voir mes contacts à la fin de l’article).

 

A l’attention des parents ou proches des victimes des Cyberprédateurs :

Si votre enfant est concerné :

Évitez de porter un jugement moralisateur sur votre enfant/adolescent, quoique vous puissiez découvrir sur lui/de lui; n’oubliez pas qu’il est encore jeune et qu’il se sent déjà suffisamment honteux de ses actes. Vous risqueriez de le/la braquer inutilement contre vous et de perdre toute sa confiance.

Mettez-vous en position d’être à son écoute. Montrez-lui l’exemple en tant qu’adulte en faisant preuve de sang froid et de raisonnement.

Abstenez-vous de vous emporter. Cela ne servirait à rien et  pourrait même s’avérer contre-productif.

Montrez-lui qu’il peut compter sur vous pour le/la protéger.

Recueillez le plus d’éléments et d’informations possibles sur le cyberprédateur. Ne cherchez pas à culpabiliser votre enfant s’il vous semble qu’il ait pu consentir de lui-même à des choses malsaines ou qu’il en ait même anticipé la demande: n’oubliez pas qu’il est la victime d’une manipulation.

Accompagnez votre enfant à la gendarmerie ou au commissariat le plus proche afin d’y déposer plainte. Les chefs et motifs d’accusation seront appréciés par les autorités de l’État (police, justice, …) en fonction de la qualification des faits commis et de la particularité de chaque cas.

Évitez impérativement à votre enfant de subir tout reproche relatif à cette histoire: il n’en a déjà que trop souffert.

Une fois reconnu son statut de victime, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour aider votre enfant à en sortir: responsabilisez-le en l’éveillant aux dangers qu’il encourt et en le rendant progressivement maître de ses actes.

 

Une vidéo est en cours de réalisation avec le concours des victimes et de leur famille pour sensibiliser les internautes et les alerter sur  les risques auxquels les mineurs sont susceptibles de s’exposer sur internet.

 

La présidente de l’association l’Ange Bleu,

Latifa BENNARI:

0684977239

contact@ange-bleu.com